Les députés afghans rejettent la liste de ministres de Karzaï

Le Parlement afghan a infligé un camouflet au président Hamid Karzaï en rejetant 17 des 24 noms figurant sur la liste de ministres qui leur avait été soumise par le chef de l'Etat. « C'était à l'évidence un vote de défiance », a déclaré Abdullah Abdullah, ancien ministre des Affaires étrangères de Karzaï, et son principal adversaire à l'élection présidentielle contestée du 20 août dernier.

Avec notre correspondante à Kaboul, Marie Forestier

Seuls sept candidats sur vingt-quatre postes de ministres ont réussi à obtenir le vote du Parlement afghan. Le Parlement a voté tour à tour sur chacun des noms, une procédure qui a pris six heures de plus que prévu.

Les ministres de la Défense et de l’Intérieur, soutenus par les Occidentaux, ont été reconduits.

La seule femme, proposée au ministère de la Condition féminine, n’a pas été retenue non plus.

Le président Hamid Karzaï avait également nommé certains notables des différentes provinces pour les remercier de l’avoir soutenu lors de l’élection présidentielle d’août dernier. Mais les députés n’ont pas voulu leur accorder leur confiance.

Le Parlement est maintenant en congé d’hiver pour un mois et demi. Période de statu quo qui va, certes, laisser du temps au président Karzaï jusqu’au 20 février pour trouver d’autres candidats, mais dans un climat d’instabilité politique à un mois de la conférence internationale sur l’Afghanistan qui se tiendra à Londres.

Depuis deux semaines, les Kaboulis suivent avec une grande attention les débats du Parlement à la télévision où les débats sont retransmis en direct, et dans beaucoup de bureaux et de magasins, les téléviseurs sont restés allumés toute la journée.

« Karzaï a échoué avant l'élection présidentielle et il échoue encore après l'élection. Ses choix et ses décisions sont rejetés par le Parlement et par le pays. Il doit démissionner », a déclaré l'ancien Premier ministre, Ahmad Shah Ahmadzaï, qui a occupé la fonction en 1995-1996.

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