Au Sénégal, dans son discours de vœux à la nation, le président Abdoulaye Wade a dit regretter que ses propos « aient pu offenser certains membres de la communauté chrétienne », sans toutefois présenter des excuses, comme l’avait souhaité l’archevêque de Dakar. Lundi 28 décembre, le chef de l'Etat sénégalais avait affirmé que les églises servaient à prier quelqu'un qui n'est pas Dieu, mais Jésus-Christ. La phrase a choqué. Des heurts avaient même opposé, mercredi 30 décembre, jeunes chrétiens et policiers près de la cathédrale de Dakar.
Dans son allocution de jeudi 31 décembre, Abdoulaye Wade a ainsi demandé aux chrétiens et aux musulmans de tourner la page : « Certains chrétiens ont pu se sentir blessés par la diffusion par des journaux et des radios connus pour leur hostilité à mon égard d’une phrase extraite de mon discours, hors de son contexte, déformant donc le sens de mon propos. L’incident aurait pu rester dans des limites et s’arrêter là s’il n’y avait pas eu un ou deux individus qui ont voulu provoquer l’incendie, jouer les pompiers et monnayer leur intervention. Je voudrais dire à mes compatriotes chrétiens que je n’ai jamais eu l’intention de m’attaquer à leur religion que je respecte, au contraire. Si la compréhension de mes propos a pu offenser certains membres de la communauté chrétienne, je suis le premier à le regretter ».
Dans son discours, le président Wade avait commencé par exprimer des « remerciements au Tout-Puissant, pour la faveur qu’Il nous accorde de vivre ensemble, en paix dans ce monde troublé ». Le chef d’Etat sénégalais a également souligné que son gouvernement a poursuivi sa politique de soutien au pouvoir d’achat des ménages et a souhaité « l’émergence d’un nouvel état d’esprit individuel et collectif, fondé sur la revitalisation des valeurs citoyennes, l’éthique du travail et de la discipline et un sens plus aigu de l’organisation, pour accélérer notre marche vers le mieux-être ». Abdoulaye Wade s’est aussi exprimé pour le maintien des deux tours du scrutin présidentiel.
En Côte d'Ivoire, où l'on attend une élection présidentielle prévue entre fin février et début mars, le président Laurent Gbagbo s'est voulu rassurant quant à la tenue effective de cette consultation, déjà reportée au moins cinq fois depuis quatre ans. Accusé par l'opposition de retarder le scrutin, Laurent Gbagbo a voulu montrer, dans son discours, qu'il a pris toutes les dispositions pour que le scrutin se tienne.
En Guinée, le traditionnel discours de fin d’année et de vœux de Nouvel An a été prononcé, jeudi, par le Premier ministre Kabiné Komara, le ministre de la Défense et président par intérim étant toujours au Maroc au chevet du chef de l’Etat. Le capitaine Moussa Dadis Camara est hospitalisé depuis trois semaines à la clinique royale de Rabat, après avoir échappé à une tentative d’assassinat, le 3 décembre dernier. Mais dans son long discours, le chef du gouvernement n’a pas évoqué la santé du capitaine Camara.
Au Togo, le président Faure Gnassingbé s'est aussi adressé à ses concitoyens. Il a souhaité que la prochaine élection présidentielle, prévue le 28 février 2010, se déroule sans violence. Mais Faure Gnassingbé a surtout annoncé des mesures allant dans le sens de la réconciliation nationale pour 2010. Pour lui, le 13 janvier, date anniversaire de l'assassinat du premier président togolais Sylvanus Olympio, doit devenir une journée de recueillement et non plus une journée de division.
Enfin, au Gabon, pour son premier message à la Nation pour le Nouvel An, le président Ali Bongo Ondimba a annoncé, hier, plusieurs chantiers pour 2010.