Le rail européen s'ouvre à la concurrence

A compter de ce 1er janvier 2010, le transport ferroviaire de passagers entre pays de l’Union européenne est officiellement ouvert à la concurrence. Désormais, des compagnies étrangères pourront circuler sur le territoire français et inversement la SNCF pourra chasser sur les terres de ses voisins.

Cette libéralisation des liaisons internationales est la conséquence directe du « troisième paquet ferroviaire » adopté par le Parlement européen en 2007. Les grandes lignes nationales et les liaisons régionales seront ouvertes plus tard.

Pour l’heure, seuls quelques Etats ont déjà ouvert leur transport ferroviaire à la concurrence. L’Allemagne, la Suède, l'Italie, le Royaume-Uni ont ainsi libéré totalement ou partiellement leur marché. En France, la compagnie nationale, la SNCF, a perdu son monopole le 13 décembre dernier. Des trains autres que ceux de la SNCF peuvent donc désormais rouler sur des voies en France, à condition que le parcours commence ou se termine dans un autre pays de l’Union européenne.

Casser les prix

Résultat, la compagnie Italienne Trenitralia s'est mise sur les rangs pour assurer la liaison Paris-Milan avec un arrêt à Lyon. Trenitalia, dont le régime des cheminots est moins coûteux que celui de la SNCF, a des coûts d'exploitation inférieur de 30%, il pourrait donc proposer un billet Paris-Lyon à 30 euros, contre une moyenne de 55 euros à la SNCF. Autre prétendant : l'Allemand Berlin Night express qui envisage de relier Paris à Berlin. En chemin, la compagnie desservirait six gares françaises.

Autre nouveauté : l'autorisation de pratiquer du cabotage. Les compagnies ferroviaires pourront désormais embarquer des passagers sur la partie nationale du parcours. Par exemple, sur un trajet Paris-Londres qui dessert Lille, la compagnie étrangère pourra transporter des voyageurs sur le tronçon français Lille-Paris. Cette activité restera toutefois minoritaire. Elle doit, en effet, concerner moins de la moitié des passagers et du chiffre d'affaires de la liaison. Autre contrainte : les compagnies devront faire homologuer leur matériel par le Réseau ferré de France.

Manque de candidats

Reste que, pour le moment, cette libéralisation est d'avantage théorique que concrète par manque de candidats. En raison de l'importance des investissements et du coût des procédures nationales de certification, cette ouverture à la concurrence se fera donc progressivement. La Commission européenne reconnaît qu'à ce jour peu d'entreprises ferroviaires ont déposé des demandes d'accès aux infrastructures de leurs pays voisins.

Partager :