En raison de cette succession de commémorations, il n’y a pas, en ce 1er janvier 2010, de manifestation particulière pour célébrer l’anniversaire de l’indépendance du Cameroun. Mais c’est quand même l’occasion d’évoquer l’une des grandes figures du nationalisme camerounais Ruben Um Nyobé tué en 1958 après 3 années passées dans le maquis. Um Nyobe dont le nom reste attaché à sa formation politique, l’Union des Populations du Cameroun.
L’UPC qui revendique cet héritage entend poursuivre le combat nationaliste. Mais c’est aujourd’hui une formation divisée, des frères ennemis que rien ne pourra jamais réconcilier. Il y a ceux qui ont participé au gouvernement et ceux qui refusent d’y entrer afin de n’apporter aucune caution au RDPC, le parti présidentiel au pouvoir depuis 27 ans. Mais ces divisions ont eu finalement raison des objectifs politiques. Ce mouvement nationaliste est d’ailleurs le seul exemple au monde de formation ayant mené un pays vers son indépendance sans se retrouver ensuite au pouvoir.
L’UPC a raté le train de l’Histoire et n’a finalement réussi qu’une seule vraie chose : s’affaiblir pour le plus grand plaisir de ses adversaires qui n’en demandaient peut-être pas tant. Et de fait, depuis l’indépendance, le pays n’a connu que deux chefs d'État. Deux hommes issus du même rang.
D’abord Amadou Ahidjo jusqu’en 1982, premier président de la république camerounaise, remplacé ensuite par son ancien premier ministre Paul Biya. Paul Biya qui a d’ailleurs fait adopter, l’an passé, une modification de la constitution. Modification qui supprime la limitation du nombre de mandat présidentiel et qui lui permettra donc, s’il le souhaite, de se présenter à la prochaine élection prévue en 2011.