La CIA a envoyé au Yémen, il y a an, plusieurs agents de terrain spécialistes de l'anti-terrorisme. Parallèlement, des unités de commando américaines chargées d'opérations secrètes sont à pied d'oeuvre pour entraîner les forces de sécurité yéménites, selon le New York Times qui précise que l'aide militaire de Washington à ce pays va plus que doubler pour atteindre 70 millions de dollars dans les dix-huit prochains mois.
Que le pays d'origine de la famille Ben Laden soit un lieu de prédilection pour les djihadistes n'est pas nouveau. C'est dans le port d'Aden qu'a été mené en 2000 l'audacieux attentat contre le destroyer USS Cole. Mais les militants d'al-Qaïda ont encore plus mis à profit ces dernières années la faiblesse du gouvernement yéménite, confronté à deux rébellions, et les facilités que leur offrent une nature montagneuse et une frontière poreuse avec l'Arabie saoudite, pour y développer des campagnes régionales de recrutement, y implanter des centres d'entraînement et y préparer des attentats.
A Washington, on a par exemple noté que d'anciens détenus de Guantanamo ont rejoint al-Qaïda au Yémen, et que c'est au Yémen qu'officie aussi le «directeur de conscience» du commandant Hassan, l'auteur de la fusillade de Fort Hood. D'où cette montée en puissance de la présence militaire américaine, dont l'aide dans le domaine au moins du renseignement a été reconnue comme essentielle aux deux offensives meurtrières contre des bases d'al-Qaïda menées tout récemment par l'armée yéménite.