La compagnie aérienne syrienne, Syrian Arab Airlines, est bien en peine. Elle ne compte plus que six appareils, des Airbus, depuis que ses Boeing 727 et 747 ont été mis hors service l'année dernière. Les Etats-Unis, qui accusent Damas de soutenir le terrorisme international, imposent depuis 2004 un embargo à la Syrie, interdisant notamment le survol de leur espace aérien par des appareils syriens, ou encore l'exportation de nombreux produits américains vers la Syrie, à l'exception de la nourriture et des médicaments.
Les sanctions sont maintenues par l'administration Obama depuis son arrivée à la Maison Blanche. Il est donc impossible pour la Syrie d'importer des avions américains pour renouveler sa flotte. Le ministre syrien des Transports, Yaarob Badr, a critiqué ce lundi 28 décembre cet embargo qui « a placé la compagnie syrienne en difficulté en l'empêchant d'acquérir les avions et les pièces de rechange nécessaires».
Les Syriens se sont donc tournés vers les Français pour acheter l'avion européen Airbus. Mais les Américains viennent de s' opposer à l'opération au motif que bon nombre de composants de l'Airbus sont fabriqués aux Etats-Unis. Les Etats-Unis étaient en 2008, le premier fournisseur de composants d'Airbus, selon le site de l'avionneur.
La demande de la France de lever l'embargo pour fournir quand même ces avions a été rejetée, a annoncé le ministre syrien des Transports. Et pourtant le secrétaire d'Etat français aux Transports, Dominique Bussereau, y croyait encore lors d'un voyage en Syrie en novembre dernier. Du coup, la Syrie est en négociations avec la Russie pour lui louer des Tupolev.