Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
Le kamikaze a déclenché sa bombe au milieu d’une procession chiite ; il a donc fait de nombreuses victimes. Prise de panique, la foule en colère s’est ensuite retournée contre les forces de l’ordre et a incendié des voitures et des magasins.
Cette année, malgré le très fort dispositif de sécurité mis en place par les autorités, l’Achoura, c'est-à-dire la commémoration du martyr de l’imam Hussein, a encore été endeuillée.
Dimanche, deux bombes avaient déjà visé les processions chiites – l’une à Karachi, l’autre à Muzaffarabad, dans le Cachemire. Le bilan est donc très lourd.
Le Pakistan connaît régulièrement des violences interconfessionnelles entre les chiites et les sunnites mais ces dernières années, la minorité chiite, qui représente 20% des 170 millions de Pakistanais, est de plus en plus fréquemment prise pour cible ; non seulement par des groupes sunnites radicaux, qui se sont constitués pour se battre contre les chiites, qu’ils considèrent comme des hérétiques, mais également par des talibans, dans le but de déstabiliser l’Etat.
Cette année encore, le mois de mouharem (équivalent de décembre) aura été meurtrier pour les chiites.