L'armée se tient prête. L'opération dite de « nettoyage » dans les camps peut commencer à tout moment. Pas moins de 4000 Hmongs y vivent dans la peur d'être expulsés vers le Laos, pays voisin, qu'ils ont fui après la prise de pouvoir des communistes dans les années 70. Pour Bangkok, il ne s'agit pas de refugiés, persécutés dans leur pays natal, mais de simples immigrants économiques.
Pourtant, la communauté internationale ne partage pas cet avis. Ce sont d’abord les Américains qui ont exhorté la Thaïlande à trouver « une solution humaine et responsable » pour les Hmongs. Il faut savoir que pendant la guerre du Vietnam, l'ethnie des Hmongs s'était ralliée aux soldats américains contre les communistes. Aujourd'hui, les Etats-Unis s'engagent à leurs côtés pour s'assurer que tout ceux qui méritent une protection, puissent se réinstaller dans un pays tiers.
Le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres, a lui aussi appelé Bangkok à renoncer à l'expulsion des Hmongs. Les organisations humanitaires sont très inquiètes, puisque elles n'ont plus aucun accès aux camps. « Si ça dégénère, personne ne le saura », s'indigne un expert de Human rights watch, « il n'y aura pas de témoin des violences et abus ».