Khartoum et Ndjamena promettent de poursuivre la normalisation

C'est une nouvelle étape dans le processus de normalisation des relations entre le Tchad et le Soudan. Une délégation tchadienne de haut niveau vient de rentrer de Khartoum où elle a rencontré le président soudanais Omar el-Béchir pour des discussions sur les problèmes de sécurité entre les deux pays. D'après le chef de la diplomatie tchadienne qui conduisait la délégation, le bilan de cette visite est positif.

Ce n'est pas la première fois, loin de là, que le Tchad et le Soudan promettent d'enterrer la hache de guerre. Jusque-là, l'encre des accords n'avait pas le temps de sécher, qu'un rezzou d'insurgés tchadiens ou de rebelles darfouris traversait la frontière et faisait voler en éclats les tentatives de réconciliation.

Malgré l'accord signé en mai dernier au Qatar, les frères ennemis n'ont pas encore rétabli la confiance. Pour preuve, des combats entre l'armée tchadienne et la rébellion dirigée par Timane Erdimi ont été signalés ces dernières semaines à la frontière. Mais plusieurs éléments laissent croire qu'il existe aujourd'hui une chance pour apaiser les relations entre les deux pays.

Tout d'abord, les Soudanais commencent à se lasser d'appuyer une rébellion tchadienne qui jusque-là s'est d'avantage fait remarquer par ses querelles internes que par ses faits d'armes. Ensuite, le pouvoir de Khartoum, sous pression internationale, est en ce moment d'avantage préoccupé par la menace d'une sécession du Sud-Soudan que par la crise du Darfour. Et enfin, les rebelles darfouris du MJE (Mouvement pour la justice et l'égalité), parrainés par Idriss Deby, négocient depuis plusieurs mois avec les autorités soudanaises au Qatar.

Cela peut-il laisser imaginer que la paix est en ligne de mire ? La réponse ne devrait pas tarder à être connue. Les pistes de la frontière s'assèchent, ce qui dans la région annonce la saison des offensives.

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