La renaissance de la forêt française

En 1999, deux ouragans en l'espace de trois jours s'abattaient sur la forêt française ravageant près d'un million d'hectares boisés. Dix ans après, la forêt se relève peu à peu de ce grand traumatisme qui a perturbé durablement le secteur économique de la filière bois. Des millions d'euros ont été consacrés à la reconstitution de la forêt française, la troisième en superficie de l'Union européenne avec 30% du territoire national.

L'ouragan Lothar le 26 décembre 1999 et l'ouragan Martin les 27 et 28 décembre ont atteint 140km/h et les conséquences ont été considérables. Près de la moitié des départements français ont enregistré des dégâts. Pas loin d'un million d'hectares ont été touchés sur les 15 millions d'hectares de forêt française. Résultat : en 3 jours, 120 millions de mètres cubes de bois sont tombés, l'équivalent de la récolte de quatre années.

A titre de comparaison, l'ouragan Klaus de janvier dernier qui n'a affecté que le sud-ouest, certes, a fait trois fois moins de dégâts. Alors, outre le choc pour les forestiers de voir le travail de plusieurs décennies ainsi réduit à néant, l'impact économique a été catastrophique. Quatre ans de production à écouler au plus vite ont fait chuter les cours et en 2002 le prix du mètre cube de bois était de 70% inférieur à celui d'avant la tempête. Pour conserver le bois afin d'écouler progressivement le surplus on l'a stocké sous l'eau ou aspergé. Cette technique permet une conservation pendant plusieurs années sans que le bois perde en qualité. Et puis il a fallu songer à réhabiliter la forêt. Et tout cela a un coût, inévitablement.

Régénérer et replanter

Déblayer les arbres tombés, les stocker et reconstituer les plantations a coûté de l'ordre de 520 millions d'euros, dont 114 millions d'euros pour la forêt domaniale, c'est-à-dire les forêts publiques gérées et exploitées par l'ONF, l'Office national des forêts. Il faut savoir que l'essentiel de la forêt française et détenue par une multitude de petits propriétaires privés qui, bien souvent, n'ont pas eu les moyens de réhabiliter leur parcelle. Mais du coté de l'ONF, on a donc pris le taureau par les cornes et il a été décidé de reconstituer 100 000 hectares sur les 144 000 hectares de forêts publiques touchées par la tempête. Deux tiers par régénération naturelle, en aidant la nature à reprendre ses droits au bout de 10 à 20 ans, et un tiers en replantant.

Dix ans après où en est-on ?

Les effets de la tempête se font encore sentir. Le prix du bois se redressait à peine quand est arrivée la crise économique. Mais, surtout, depuis 1999 les Français considèrent leur domaine forestier d'un oeil différent. Le bois, matériau écologique, gagne du terrain tant dans l’énergie que dans la construction. La filière bois, des forestiers aux fabricants de meubles, c'est 450 000 emplois, autant que l'industrie automobile.

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