Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Les 4000 Hmongs du camp de Petchabun ne forment pas une population homogène. Certains d’entre eux ont été enrôlés dans les années 70 par les forces américaines pour combattre à leurs côtés pendant la guerre du Vietnam.
Après la prise du pouvoir par les communistes à Vientiane en 1975, ces vétérans se sont réfugiés dans les jungles de la zone spéciale de Xaysomboune, dans le centre du Laos. Pendant des décennies, ils ont été pourchassés par les forces laotiennes et vietnamiennes, survivant en s’alimentant de tubercules et de gibier. En 2005, quand la pression militaire s’est faite plus forte, ils ont décidé de passer clandestinement en Thaïlande.
D’autres membres de Petchabun ne vivaient pas traqués dans la jungle mais dans des villes laotiennes. Les brimades ou les persécutions qu’ils ont subies de la part des Laotiens ou parfois des conflits personnels, les ont aussi poussés à franchir la frontière.
D’autres réfugiés, même s’ils ne l’avouent pas, sont des immigrants économiques attirés par la perspective d’une vie meilleure en Thaïlande. Mais tout ce que ces membres du camp de Petchabun ont en commun, c’est un refus absolu de rentrer au Laos. La plupart d’entre eux se disent persuadés qu’ils seront exécutés s’ils sont renvoyés dans leur pays.