Ce tout premier succès d’Ariane, ils étaient légions ceux qui l’attendaient, en France comme en Europe. D’abord pour conjurer la mauvaise image laissée quelques années auparavant par les échecs répétés des fusées Europa, la faute à l’organisation industrielle. Ensuite pour prouver au monde qu’il fallait désormais compter avec un Vieux Continent davantage autonome en matière de conquête spatiale.
Et cet envol, à quelques heures des fêtes de Noël, était pain béni pour tous ceux qui avaient consacré de longues années de leur vie à ce lanceur. Un lanceur de trois étages qui préfigurait déjà la famille Ariane du futur, dans la mesure où il devait, au fil des années, gagner en puissance et en fiabilité.
En puissance pour pouvoir lancer vers l’orbite géostationnaire, à 36 000 km d’altitude, de nombreux satellites commerciaux, de télécommunications par exemple, de plus en plus lourds au fil du temps - et ils avoisinent aujourd’hui les 5 tonnes. Et puis aussi en fiabilité pour gagner rapidement une clientèle planétaire soucieuse de résultats positifs à moindre frais, car une fusée qui accumule les succès fait chuter considérablement les primes d’assurances.
Et si pendant ces 30 dernières années, la concurrence ne s’est pas trop faite sentir, ni chez les Américains tout à leurs navettes, ni chez les Russes trop exigeants dans leurs conditions, force est de constater aujourd’hui que tel n’est plus le cas du fait des Chinois, des Indiens ou encore des Japonais…