Le voile intégral fait de nouveau polémique dans la classe politique

Les députés UMP ont annoncé leur intention de déposer début janvier 2010 une proposition de loi visant à interdire le voile islamique intégral dans l'espace public alors que la mission parlementaire sur le port du voile intégral n'a pas encore remis ses conclusions.

Proscrire de fait le port du voile intégral tout en évitant d'apparaître discriminatoire, c'est la subtilité de la proposition de loi des députés UMP. Elle met en avant le maintien de l'ordre public pour justifier l'interdiction d'avoir un visage totalement recouvert, que ce soit par une burqa ou non.

Malgré cette précaution d'ordre juridique, l'essentiel pour le chef de file des députés UMP, c'est de légiférer. « Personne ne comprendrait qu’on ne fasse rien sur un sujet de cette gravité. Pour nous, le vivre ensemble, ça passe par le fait d’avoir un visage qui ne soit pas intégralement recouvert », a déclaré Jean-François Copé.

Problème : la mission parlementaire sur le port du voile intégral n'a pas encore remis ses conclusions et le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a aussitôt qualifié cette initiative de « prématurée ». Une opinion partagée par le député socialiste, André Vallini. « Je trouve inélégant, et même choquant de la part de Monsieur Copé d’annoncer d’ores et déjà que le groupe UMP va déposer une proposition de loi avant même de savoir ce que va proposer la mission parlementaire où siègent des membres de l’UMP d’ailleurs », a-t-il annoncé.

D'ailleurs, la nécessité même d'une loi pose problème à nombre de politiques pourtant sans ambiguïté face au voile intégral, qu'ils soient dans l'opposition ou dans la majorité, comme François Sauvadet du Nouveau Centre qui propose : « Nous sommes pour l’interdiction du port du voile intégral. Le groupe UMP dit qu'il faut passer par la loi. Je demande à ce qu’on vérifie toutes les possibilités juridiques qui nous sont offertes et, s’il doit y avoir une loi, alors convenons-en ensemble, mais tous ensemble ».

Le 11 janvier, la rentrée s'annonce animée à l'Assemblée.
 

Partager :