La police compromise dans la guerre des cartels

La mort du baron de la drogue Arturo Beltran Leyva, alias le Chef des Chefs, considérée par le président Felipe Calderon comme un coup très dur porté contre les cartels du nord, révèle aussi l’implication des réseaux de protections officielles dont bénéficient ces barons de la drogue pour assurer leur protection.

Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy

L’anti-drogue mexicaine doit se battre non seulement contre les trafiquants mais aussi contre ses propres forces d’intervention. Ce n’est ni l’armée, ni la police mais la marine nationale qui a préparé en grand secret et exécuté l’opération contre Arturo Beltran Leyva. Ce choix met en relief la méfiance des services de l’anti-drogue mexicaine vis-à-vis de l’armée de terre.

Les premiers interrogatoires réalisés après cette opération révèlent en effet que fonctionnaires, militaires et policiers faisaient partis des 4 cercles de protection du baron de la drogue. Moyennant finances, ils fournissaient des informations en temps réel sur toutes les opérations montées par les services secrets.

Un réseau de tueurs, les Zafiros, sillonnaient en voiture jour et nuit, l’Etat du Morelos et la ville de Cuernavaca pour signaler les mouvements militaires, les barrages policiers et toutes opérations suspectes. Il semble que tout le monde savait où vivait Arturo Beltran Leyva. Selon la revue Proceso, le jour de l’attaque, il devait recevoir à sa table un personnage de marque : le général commandant la 24e zone militaire.

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