C'est l'histoire du puits de la discorde. De temps à autre, des soldats iraniens prennent possession de ce puit n°4, hissent le drapeau iranien et puis s'en vont. Même chose du côté irakien. Par volonté de pas envenimer les choses, les uns et les autres se retirent après avoir occupé le puit un certain temps. Celui-ci est situé à la frontière sud-est entre les deux pays, sur le champ pétrolifère de Fakka.
Le dernier tango du genre s'est déroulé il y a trois mois. Seule contrainte à chaque fois, pour les protagonistes, repeindre le puit qui change de couleur à chaque «reconquête». Ce territoire s'est retrouvé du côté irakien lors de l'accord d'armistice entre les deux pays après la guerre de 1980-1988, mais il faisait auparavant partie du territoire iranien.
Plusieurs rencontres ont déjà été organisées ces deux dernières années entre Iraniens et Irakiens pour parvenir à un accord sur tous les champs frontaliers, mais sans résultat. Le gouvernement irakien, a déclaré le vice-ministre de l'Intérieur, n'a pas décidé d'une riposte militaire mais veut répondre à la situation par la voie diplomatique. Une réunion urgente du Comité ministériel de la Sécurité nationale, présidée par le Premier ministre Nouri al-Maliki, est annoncée pour les prochaines heures.