Depuis 28 ans, Dismas Mukeshabatware écrit et joue des pièces de théâtre diffusées à la radio et à la télévision nationale, ce qui lui vaut une grande notoriété au Rwanda. Mais ces sept dernières semaines, ils les aura passées derrière les barreaux. Le 28 octobre dernier le comédien a été condamné à 19 ans de prison.
Au départ, il était poursuivi pour cinq chefs d'accusations. Mais c'est du meurtre d'une femme et de ses trois enfants qu'il a été reconnu coupable, les quatre autres chefs d'inculpations ayant été abandonnés.
Cette femme, Madame Lucie, et ses trois enfants ont été assassinés en 1994 lors du génocide. Et Dismas Mukeshabatware a occupé leur maison, à Butaré.
Lors des débats, l'accusé avait affirmé avoir vécu cette période à plusieurs kilomètres de Butaré, dans le village de ses parents, et n'être revenu dans la ville qu'après le génocide, certes dans la maison de cette femme, mais après sa mort.
Des divergences sur les dates avec les témoins avaient convaincu les juges de première instance de la culpabilité de l'accusé. Il en fut donc autrement ce mercredi 16 décembre. La chambre d'appel de la Gacaca de Ngoma à Butaré a estimé que Dismas Mukeshabatware n'avait joué aucun rôle dans ce meurtre et a ordonné sa remise en liberté.