Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Le choix de Ben Bernanke comme personnalité de l’année est dans certains milieux presque aussi contesté que celui d’Obama pour le Nobel de la paix. Si Time l’a sélectionné pour avoir sorti le monde de la pire crise économique depuis celle des années 30, d’autres lui reprochent d’en avoir été la cause.
Alors que la commission Bancaire du Sénat débat de la reconduction de son mandat de président de la Réserve fédérale, le sénateur du Vermont s’engage à tout faire pour la bloquer. Même s’il n’y parviendra pas, Bernard Sanders, un indépendant qui a une sensibilité de gauche, peut ralentir le processus de confirmation. Il est rejoint dans son opposition au patron de la FED par son collègue démocrate de l’Oregon qui l’accuse d’avoir pavé la voie conduisant à la récession. Le républicain John McCain dit pencher du côté des opposants.
« Honneur ou malédiction ?», écrit sur son blog un journaliste du Wall Street Journal, à propos du titre accordé à l’ancien professeur d’économie de Harvard. L’honneur, si s’en est un, vient à un moment où l’opinion est très montée contre la Réserve fédérale qui à ses yeux a sauvé des banquiers qui ne le méritaient pas. Le co-directeur d’une organisation progressiste a résumé cette colère populaire en déclarant : « Faire de Bernanke l’homme de l’année, c’est comme honorer le pyromane venu éteindre l’incendie qu’il a allumé ».