« En installant, pour environ mille dollars, des nouvelles cuves qui permettent de séparer les eaux usées et en créant un circuit de recyclage des eaux, la PME [une entreprise de taille modérée] que nous avons aidée dans le secteur de l'automobile est parvenue à éliminer ses rejets polluants tout en réduisant ses coûts de production de 4000 dollars par an. C’est pour nous une vraie réussite », s’exclame le professeur-chercheur mexicain Manuel Hernandez Cortazar.
A Mexico, Manuel Hernandez Cortazar est à la tête d’une petite structure innovante baptisée Centre de technologie propre, qui emploie une quinzaine d’ingénieurs et scientifiques. A travers le monde, il existe une quarantaine de centres similaires. Les premiers ont été créés en 1994 avec le soutien de l’Onudi avec pour objectif de permettre au secteur industriel des pays en voie de développement de conjuguer croissance économique et préservation de l'environnement.
Au Kenya, par exemple, où la production hydraulique, première source d’énergie dans le pays, est menacée par une baisse des nivaux des cours d’eau, le centre de technologies propres apporte son expertise au secteur hospitalier et à la floriculture. Il travaille avec une quinzaines d'entreprises par an, de petite ou moyenne taille.
Les centres de technologies propres agissent tous sur le même levier : « l’efficacité énergétique ». Ils aident les entreprises à faire des économies d'énergie en proposant des changements techniques et d'organisation interne. Mais il ne s'agit pas de promouvoir et d'implanter des technologies de pointe. Bien au contraire.
« En premier lieu, nous dressons un diagnostic, explique Manuel Hernandez Cortazar. Nous analysons la chaîne de production dans son ensemble, des matières premières aux déchets. Sans oublier la consommation d'électricité, le design du bâtiment, la maintenance des machines, etc. Puis nous proposons des solutions sur mesure qui permettent de rendre la production à la fois plus propre et moins cher. Par exemple, on a recommandé à une entreprise de remplacer les sulfates de nickel qu'elle utilisait dans sa production par du nickel métallique, moins coûteux et moins polluants. »
Pour rester à la portée des petites et moyennes entreprises, les centres de technologies propres recourent à la « méthode des petits pas ». « Nous nous adaptons aux capacités d'investissements de chaque société, précise le directeur du centre mexicain. Nous recommandons d'abord les changements techniques qui coûtent le moins chers et qui permettent de faire d'importantes économies. Et si la société veut aller plus loin, nous faisons alors une seconde séries de recommandations qui exigent des investissements plus lourds.»
Aujourd'hui, les centres de technologies propres sont financés par l'Union européenne et une quinzaine de pays, l'Autriche et la Suisse étant les principaux donateurs.
Pour en savoir plus :
Consulter les sites suivants
- de l'Onudi
- du Centre de technologies propres au Mexique :