La Force des Nations unies reste à Chypre

Le Conseil de sécurité proroge pour six mois le mandat de la force de paix de l'ONU à Chypre et il exhorte les Chypriotes grecs et turcs à intensifier leurs négociations en vue de la réunification de l'île.

Le mandat de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP), qui expirait le 15 décembre, est prolongé jusqu'au 15 juin prochain. Elle a toujours pour mission d'empêcher la reprise des combats entre les communautés chypriotes grecque et turque, et de contribuer au maintien de l'ordre public.

Malgré la reprise des négociations pour la réunification de l'île et l'ouverture de la ligne verte qui sépare le nord et le sud de Chypre, il n'est pas encore question de supprimer la zone tampon et de retirer les 858 soldats et 69 policiers des Nations Unis présents sur l'ile. Chypre est pourtant davantage, aujourd’hui, une destination touristique qu'une zone de conflit. On ne déplore qu'un seul mort, cette année, un démineur qui a sauté sur une mine. Cette prorogation du mandat a un coût : le budget annuel est de 55996 200 dollars, il est financé à hauteur de 17870478 dollars par le gouvernement chypriote et de 6,5 millions de dollars par le gouvernement grec.

Le rôle clé de la Turquie

L’île est divisée depuis l'invasion de sa partie nord où s’étaient réfugiés les Chypriotes turcs en 1974, après un coup d'Etat de nationalistes chypriotes grecs qui voulaient rattacher Chypre à la Grèce. La Turquie maintient encore environ 40 000 soldats sur l’île. Le maintien de la force de paix a été voté par 14 membres du Conseil de sécurité, mais la Turquie a voté contre, son représentant a expliqué les raisons pour lesquelles il avait voté contre : la Turquie ne s’est jamais opposée à la présence de la Force des Nations unies à Chypre, dont la création en 1964 « visait à protéger les Chypriotes turcs », a-t-il affirmé. En revanche, elle s’est toujours opposée à la manière dont les résolutions successives ont toujours fait référence au « Gouvernement de Chypre ». Pour les Turcs, le gouvernement chypriote s’est effondré en 1963 quand les Chypriotes turcs ont été expulsés de toutes les institutions étatiques. Depuis cette époque, les deux peuples vivent séparément, chacun relevant d’une administration distincte.

Le Conseil de sécurité s’impatiente

Le Conseil de sécurité prie les dirigeants chypriotes grecs et turcs d’accélérer le rythme des négociations pour parvenir à un règlement global fondé sur une fédération bicommunautaire et bizonale et sur l’égalité politique.

Ces négociations ont repris en septembre 2008 après l'échec d'un plan onusien rejeté en 2004 par les Chypriotes grecs. L’arrivée au pouvoir en 2008 du communiste Dimitris Christofias à la présidence chypriote a relancé l'espoir d'une solution négociée. La première phase des discussions, qui portait sur le partage du pouvoir et l’économie s’est achevée sans véritable accord notamment sur la question de la restitution des biens et sur la sécurité.
 

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