Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté
La ville de Moscou ne semble pas particulièrement inquiète que Pékin vienne étancher son énorme soif d’énergie en Asie centrale. Pourtant, avec l’ouverture de ce long et gros gazoduc, d’une capacité de 40 milliards de mètres cube par an, la Chine continue son impressionnante percée dans ce pré carré russe.
Elle achète déjà un peu moins de la moitié du pétrole kazakh et le gazoduc Turkménistan-Chine, passant par l’Ouzbékistan et le Kazakhstan, pourrait même menacer le contrat signé en 2003 entre Moscou et Achkhabad par lequel les Turkmènes se sont engagés à fournir 50 milliards de mètres cube par an à Gazprom pendant un quart de siècle.
Mais le plus important pour Moscou semble être que l’ancienne République soviétique ne la concurrence pas sur le marché européen, le plus avantageux pour Gazprom. D’où la constante pression exercée par le Kremlin pour empêcher la construction d’un gazoduc qui traverserait la Caspienne, d’où aussi les savantes stratégies mises en place pour contrer les projets européens visant à réduire la trop grande dépendance du vieux continent à l’égard de Gazprom en s’approvisionnant, par exemple, directement au Turkménistan.