Saddam Hussein possède des armes de destruction massive (ADM) : c'est avec cet argument que Tony Blair a engagé son pays dans la guerre en 2003. On sait aujourd'hui que les fameuses ADM n'existaient pas, mais quand la BBC demande aujourd'hui à l'ancien Premier ministre britannique si cette réalité l'aurait dissuadé d'attaquer Saddam Hussein, il répond : «J'aurais continué à penser qu'il était juste de le renverser. Bien sûr, il nous aurait fallu utiliser et développer des arguments différents quant à la nature de la menace. Je ne peux pas croire que nous serions mieux avec lui et ses deux fils encore au pouvoir.»
Le choix de Tony Blair aurait été avant tout guidé par l'idée que Saddam Hussein, qui avait utilisé des armes chimiques contre sa propre population, représentait une menace pour la région. Il reviendra bientôt sur la question lorsqu'il témoignera, vraisemblablement en janvier, devant la commission Chilcot mise en place par Gordon Brown.
En attendant, l'insistance de l'ancien Premier ministre à parler de guerre «juste» attise l'indignation de certains secteurs. Outre des parents de jeunes soldats britanniques morts en Irak, dont l'un a publiquement refusé de lui serrer la main, la coalition «Stop the War» estime illégale l'agression d'un pays dans le seul but d'en changer le régime. Et des parlementaires précisent que Tony Blair n'aurait pas eu l'aval de la chambre des Communes s'il avait dû plaider la guerre en l'absence d'armes de destruction massive.