Avec notre correspondante à Santiago du Chili, Claire Martin
Sebastian Pinera se présente comme le candidat du changement. Depuis vingt ans, le Chili est dirigé par la même coalition de centre-gauche, la Concertacion. Elle est à bout de souffle. Cet homme d’affaires milliardaire propose donc de changer, sans changer vraiment.
L’ancien sénateur continuerait la même politique économique ultralibérale en construisant également une couverture sociale pour les classes moyennes et pauvres. La différence, selon lui, c’est qu’il fera mieux. Il n'y aura plus de corruption, plus d’argent jeté par les fenêtres, plus de bureaucratie, plus de pauvreté, et un pays développé promet-il. Beaucoup de promesses, mais seulement quatre ans de mandat pour les appliquer, s’il est élu.
Ce requin des affaires, au sourire figé et aux tics nerveux, a des actions partout : dans le bâtiment, dans la banque, les fonds de pension. Il possède une des chaînes hertziennes de télévision les plus importantes, la compagnie aérienne du Chili et une équipe de football mythique.
Des conflits d’intérêts à venir qui ne semble pas gêner outre mesure les Chiliens. Ce qui gêne un peu quand même, c’est son soutien affiché aux militaires à la retraite poursuivis pour violation des droits de l’homme commises sous la dictature.