Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Beaucoup de Thaïlandais s'étonnaient que les chemises jaunes, les manifestants opposés à l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, n'avaient du rendre aucun compte après la saisie des aéroports de Bangkok. Les dommages avaient pourtant été considérables. Des milliers de voyageurs s'étaient retrouvés en transit forcé dans la capitale thaïlandaise. Plusieurs centaines avaient été bloqués plusieurs jours à l'intérieur de l'aéroport.
Le procès intenté par la Thai Airways International est la première action qui vise à forcer les leaders des Chemises jaunes à assumer les conséquences de leurs actes. La Thaï Airways avait notamment du payer d'importantes sommes pour transférer ses passagers sur d'autres compagnies. Elle réclame un peu moins de 12 millions d'euros en dommages et intérêts.
Parmi les 36 accusés, on trouve les principaux leaders du mouvement des Chemises jaunes : le patron de presse Sondhi Limthongkul, l'ancien gouverneur de Bangkok Chamlong Srimuang, mais aussi l'actuel ministre des Affaires étrangères Kasit Piromya.
Les Chemises jaunes se sont transformées depuis en parti politique. Elles disposent d'appuis au sommet de l'Etat et de ressources financières considérables. Une condamnation serait toutefois une importante victoire symbolique pour leurs adversaires, les chemises rouges, lesquelles souhaitent un retour au pouvoir de Thaksin Shinawatra.