Le général Jaruzelski a toujours expliqué qu'il avait proclamé la loi martiale en décembre 1981 pour éviter justement que la Pologne ne vive les mêmes événements que la Hongrie en 1956 et la Tchécoslovaquie en 1968. Autrement dit, les sanglantes interventions de l'armée soviétique pour, soit-disant, aider les autorités nationales à réprimer les contre-révolutions.
L'ancien dirigeant polonais a même précisé que la loi martiale était certes néfaste, mais bien moins que ce qui se serait produit sans elle. Or, une note attribuée à un général soviétique prétend exactement le contraire. Le dirigeant polonais aurait affirmé à l'Union Soviétique ne pas pouvoir gérer seul la contestation si elle s'étendait au pays entier. Car il ne disposait pas de soldats en nombre suffisant dans plusieurs grandes villes.
Ce témoignage est publié par l'institut de la Mémoire nationale polonaise qui a repris les archives de la période communiste. Lech Walesa, chef de file du mouvement de contestation de l'époque, appelle si cela se confirme à juger l'ancien dirigeant pour haute trahison. Mais l'institut ne bénéficie pas d'une légitimité à toute épreuve. Ses détracteurs l'accusent d'être proche de la droite et de mener davantage une chasse aux sorcières qu'une recherche historique objective.