Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin
L'année 2009 aura été celle de la reprise en main de l'internet, après l'ouverture concédée à l'occasion des Jeux Olympiques. Mais depuis quelques mois, le ton a changé.
Après le « Barrage vert », ce logiciel espion destiné à interdire l'accès à certains sites, les autorités chinoises viennent de lancer un vaste appel à la délation. Une version très modernisée du chasseur de prime, version internet. Chaque internaute qui dénoncera l'existence d'un site jugé pornographique se verra remettre une prime qui pourra atteindre 10 000 yuan, soit environ 1 000 euros.
Pour cela, le gouvernement a mis en place depuis vendredi une ligne téléphonique spécialisée ainsi qu'une adresse internet. Et depuis deux jours, « le succès est total », nous assurent les responsables de ce projet : 500 appels en 24 heures, plus de 10 000 connexions internet.
Une nouvelle initiative qui peut faire frémir les partisans de la liberté sur internet déjà malmenée. Malgré la réserve de certains constructeurs, la Chine est tout de même en train d'imposer le logiciel espion sur les ordinateurs vendus en Chine. Cette campagne de moralisation de l'internet frappe également des portails d'accès à des blogs dissidents.
Quelques jours seulement après le passage du président Obama à Pékin, qui a réclamé à plusieurs reprises plus de liberté sur le Net, la Chine montre sa volonté de contrôler internet encore plus sévèrement.