Vingt-cinq ans après, Bhopal souffre encore des déchets toxiques

Des milliers de personnes ont défilé ce jeudi dans les rues de Bhopal pour commémorer le 25e anniversaire de la catastrophe industrielle qui avait fait plusieurs milliers de morts le 3 décembre 1984. Selon Amnesty International, l'accident survenu à l'usine de pesticides Union Carbide avait fait 350 000 victimes et plus de 20 000 morts dans cette ville du centre de l'Inde.

Avec notre correspondant à New Delhi, Pierre Prakash

Vingt-cinq ans après la catastrophe de Bhopal, le sol du site de l’usine Union Carbide et surtout les nappes phréatiques alentours contiennent toujours des taux alarmants de produits hautement toxiques. C’est ce que vient de prouver une étude réalisée par un laboratoire indien indépendant qui a notamment décelé des taux de pesticides plus de 500 fois supérieurs à la norme autorisée sur le site même et près de 40 fois supérieur dans les quartiers environnants.

Car la contamination s’étend jusqu’à 3 km de l’ancienne usine, ce qui signifie que des milliers d’habitants de Bhopal utilisent quotidiennement de l’eau toxique. Aussi incroyable que cela puisse paraître, rien n’a en effet été nettoyé depuis l’accident de 1984. Montrer du doigt, le géant américain Dow Chemical estime que ce n’est pas sa responsabilité puisque l’accident a eu lieu bien avant qu’il ne rachète Union Carbide.

Quant au gouvernement indien, il affirme que le site est désormais sans danger. Il avait d’ailleurs prévu de l’ouvrir au public à l’occasion de ce 25e anniversaire avant de faire finalement marche arrière face aux protestations des associations de survivants.

Aujourd'hui, 100 000 personnes souffrent encore de maladies chroniques, suite à l'explosion dans l'usine Union Carbide.

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