Les intentions de Vivendi de tourner la page américaine en vendant les 20% qu’il détenait dans le capital de NBC Universal, le quatrième groupe américain de média, étaient connues.
Mais les négociations avec General Electric se sont révélées plus complexes que prévues. Il a fallu que les patrons des deux groupes, Jeffrey Immelt et Jean-Bernard Lévy, se rencontrent la semaine dernière à Paris pour débloquer la situation. Une valorisation à 5,8 milliards de dollars a été alors acceptée par les deux parties. « C’est un peu moins que les 6 milliards espérés par Vivendi mais plus que les 5 milliards proposés initialement par GE », signale Le Figaro.
Si General Electric rachète les parts de Vivendi ce n’est pas pour renforcer son pouvoir au sein d’Universal. Bien au contraire. C’est pour mieux se débarrasser d’Universal qui commence à être affecté par la crise. Il est prévu que General Electric cède 51% du capital d’Universal à Comcast, le premier câble opérateur américain.
De son côté, Vivendi s’est engagé dans une stratégie de recentrage qui « devrait se poursuivre avec la montée à 100% dans Canal+ France début 2010 si un accord est trouvé avec Lagardère », indiquent dans une note les analystes de CM-CIC Securities.
Pas de cash avant un an
Néanmoins, en l’absence de communication officielle, les modalités de la transaction entre Vivendi et General Electric ne sont pas encore clairement connues. Selon le quotidien britannique Financial Times, le conglomérat américain ne serait pas dans l’obligation d’effectuer des versements numéraires au groupe français avant la conclusion du second accord prévu avec Comcast. Ce qui lui permettrait de préserver son cash flow pendant plusieurs trimestres. Vivendi aurait toutefois obtenu des garanties pour se faire verser jusqu'à 2 milliards de dollars d'ici à la fin 2010.
Les deux groupes devraient en dire plus d'ici au 10 décembre, date butoir pour officialiser l'accord.