Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu
La fierté à défendre la démocratie directe à tout prix pourrait bien se retourner demain contre la Suisse, ses citoyens et ses entreprises. Voilà le commentaire de notre confrère Alain Maudet du Temps au lendemain du vote des Suisses approuvant l’interdiction de construction de tout nouveau minaret.
Il reflète pleinement le vif embarras manifesté par le gouvernement helvétique appelé désormais à gérer une situation des plus délicates. L’exécutif ne remet certes pas en cause le résultat. Il ne peut désavouer le peuple. Mais il prend la mesure de la tâche des plus délicates qui l’attend.
Quant aux vainqueurs, ils ne veulent pour l’heure que jouir pleinement de leur victoire. Ils citent les mille et un télégrammes de félicitations envoyés par leurs homologues autrichiens, belges et italiens. Ils disent leur fierté de voir leur pays afficher son indépendance et donner une bonne leçon à ces musulmans qui doivent rentrer dans le rang s’ils veulent vivre en Suisse. Ils cherchent aussi à calmer le jeu, affirmant que la situation des musulmans de Suisse ne sera pas modifiée, que la liberté du culte ne sera pas altérée. Leur succès en quelque sorte les dépasse.