Trente bébés tortues avancent avec difficulté sur le sable en quête de l'eau de la mer et de leur première grande expérience de vie : ils font partie des petits protégés du projet Tamar qui a implanté principale zone de ponte des tortues à Praia do Forte, un village pittoresque situé à 80 km de Salvador de Bahia (nord-est).
L'année de sa mise en place, le projet Tamar a accompagné la ponte de 55 tortues sur une frange de 50 kilomètres de plage. Aujourd'hui, trente ans après, 18 000 gestations par an sur plus de 1 000 km de côtes sont suivies par les scientifiques. Il existe sept espèces de tortues marines dans le monde dont quatre pondent dans cette région du nord-est du Brésil. Adultes, ces espèces pèsent de 65 à 700 kilos. La ponte a lieu de septembre à mars sur le littoral et de décembre à juin sur les îles océaniques.
A l'initiative du projet, l'ONG Tamar a déjà commencé à commémorer les résultats de ses 30 ans (en 2010) de lutte en faveur de la sauvegarde des espèces de tortues marines et se félicite : « Actuellement, nous pouvons constater que la population de tortues marines est en hausse au Brésil », même s'il il y a encore beaucoup faire, estime Guy Marcovaldi, fondateur et responsable national du projet.
Surveillance des tortues par satellite ou baguage
A chaque saison, près d'un million de petites tortues sont lâchées et d'ici à mars 2010 un total de dix millions de bébés auront été relancés dans l'océan. Néanmoins, la menace de disparition n'est pas écartée pour autant car « sur chaque groupe de mille tortues, une ou deux seulement arriveront à survivre et leur durée de vie est de 25 à 30 ans », explique Luciano Soares, 33 ans. Sur les dix millions de tortues lâchées, 20 000 au mieux auront ainsi réussi à survivre. Les autres sont victimes des prédateurs naturels (crabes, oiseaux, requins).
Biologistes, vétérinaires et scientifiques ont diverses activités qui vont de la surveillance des tortues par satellite ou baguage, à l'élaboration de projets de développement durable avec les populations locales. Il faut parfois transférer les nids dans des zones plus sûres et faire des patrouilles nocturnes pour étudier
leur comportement et collecter du matériel génétique.
L'un des objectifs du projet est de faire prendre conscience aux habitants de la région de l'importance de respecter la nature et de réduire au maximum la pêche prédatrice de ces reptiles.