Emotion dans le monde après le vote suisse sur les minarets

Les réactions au référendum suisse sur l’interdiction des minarets se multiplient dans le monde, aussi bien dans la presse que dans les milieux politiques et religieux. Le Vatican a dénoncé, comme les évêques suisses, «un coup dur porté à la liberté de religion».

« Haine », « intolérance », « insulte » sont les termes qui prévalent dans les commentaires des responsables musulmans en Egypte, en Indonésie, en Allemagne ou en France.

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner est pratiquement sur la même ligne, voyant dans le vote des Suisses « une expression d’intolérance », et même de « l'oppression d’une religion ».

En Allemagne, les hommes politiques se montrent plus modérés. Un député conservateur estime qu’il « ne suffira pas de coller l’étiquette ‘racisme’ sur ce vote ; il nous faut un débat sur l’identité européenne ». La presse belge et française, elles, dénoncent assez unanimement « le vote de la peur », mais elles se demandent aussi si « un tel référendum dans d’autres pays européens ne donnerait pas de résultats semblables ».

Bonne question, car, en Italie, plusieurs ministres de la droite au pouvoir sont carrément enthousiastes, en évoquant « une leçon de démocratie » donnée par la Suisse. Sans surprise, l’extrême droite en Belgique et en France se félicite. Pour le parti Vlaams Belang en Flandre, « le bon sens l’a emporté sur le politiquement correct ». « Pas de minarets, donc, mais de hauts murs d’incompréhension », conclut le journal catholique La Croix.

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