Avec notre correspondant à New Delhi, Pierre Prakash
Cela fait maintenant sept mois que le procès de Mohammad Ajmal Kasab est en cours, à huis clos et sous très haute sécurité dans un tribunal spécialement aménagé dans la prison de Bombay. Le procureur doit terminer ce jeudi sa plaidoirie, mais la défense devra ensuite examiner des témoins à son tour, ce qui devrait encore prendre plusieurs mois.
Devenu en tant que seul survivant, le visage de ce qu’on appelle ici le 11-Septembre indien, le jeune pakistanais risque la peine de mort, tandis que ses deux co-accusés, des musulmans qui sont, eux, de nationalité indienne, sont accusés de complicité pour avoir procédé à des repérages des cibles visées pendant l’attaque. Et si la condamnation de ces trois hommes ne fait pas grand doute, il ne s’agit effectivement que du procès des exécutants puisque le procès des commanditaires doit, lui, avoir lieu au Pakistan voisin.
Sept Pakistanais inculpés
Sept responsables du Lashkar-e-taiba, qui avaient été identifiés par les autorités pakistanaises il y a déjà plusieurs mois comme étant impliqués dans la préparation de l’attaque, ont été formellement inculpés mercredi. Parmi eux figure celui que New Delhi considère comme le cerveau des attentats, Zakiur Rehman Lakhvi.
Les autorités indiennes se sont bien évidemment félicité de cette inculpation attendue depuis des mois, mais elles restent par contre furieuse que le chef et fondateur du Lashkar-e-taïba, Hafiz Mohammad Saeed, soit, lui, toujours en liberté. Pour New Delhi c’est là la preuve que le Pakistan n’a en réalité pas l’intention de mettre un terme aux activités du groupe islamiste anti-indien qu’il a longtemps soutenu.
De son côté, Islamabad affirme que les Indiens ne lui ont tout simplement pas fourni suffisamment de preuves pour pouvoir inculper cet homme dans le procès.