Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Bien que premier dignitaire étranger à être reçu par le président Obama pour une visite d’Etat depuis que ce dernier occupe la Maison Blanche, Manmohan Singh veut s’assurer que l’Inde n’a pas été reléguée au bas de la liste des priorités de la nouvelle administration.
Traités avec beaucoup d’égard par George Bush, les Indiens ont le sentiment que Barack Obama privilégie ses relations avec la Chine aux dépens de New Delhi. Lors de la récente visite du président américain à Pékin, l’Inde a eu l’impression que Washington demandait aux Chinois de jouer les médiateurs dans le conflit qui l’oppose au Pakistan. William Burns, no 3 du département d’Etat rejette vigoureusement cette interprétation, soulignant que les Etats-Unis souhaitent l’aide de tous les pays, Chine et Inde compris, pour stabiliser la région.
L’ambassadeur américain en Inde souligne pour sa part le renforcement de la coopération entre services de renseignements des deux pays depuis l’attentat terroriste du 26 novembre 2008 à Bombay et l’augmentation des échanges commerciaux, comme autant de signes d’une bonne relation. Mais Singh veut aussi voir l’accord de coopération nucléaire se concrétiser, comme il l’a indiqué à l'hebdomadaire Newsweek. Il reproche aux Américains la parcimonie avec laquelle ils transfèrent leur technologie à son pays qui, précise-t-il, n’a jamais contribué à la prolifération des armes de destruction massive.