Les premières réactions sont éloquentes. Les émissaires de la junte sont globalement satisfaits tandis que les Forces vives ne cachent pas leur déception. Un responsable politique de l'opposition parle même de catastrophe. Car la synthèse du médiateur ne reprend aucune des exigences fondamentales posées par les Forces vives.
Selon le schéma de Blaise Compaoré, la junte reste en place et c'est même l'un de ses membres qui présiderait le Conseil national de transition avec rang de chef d'Etat. Un chef d'Etat qui nommerait le Premier ministre de la transition à condition qu'il soit issu des Forces vives. Dadis Camarra peut donc continuer à diriger le pays.
De même qu'il conserve la possibilité de se porter candidat à la future élection présidentielle pour peu qu'il démissionne de ses fonctions quatre mois avant l'échéance. Un plan qui marque un recul par rapport aux exigences de l'Union africaine qui avait sanctionné la junte parce que Dadis Camarra ne renonçait pas à se porter candidat.
Un tel plan est d'ores et déjà jugé inacceptable par certains membres des Forces vives qui devraient le signifier ce vendredi au président burkinabais. Blaise Compaoré a donc un schéma en main, mais il n'a pas encore d'accord signé. La négociation va se poursuivre.