Pratiquement quinze jours après les faits, les autorités maliennes sont embarrassées. Aucune réaction officielle en effet. Et des éditorialistes locaux qui commencent à se poser des questions : « Le minimum pour nos autorités était de confirmer ou d'infirmer cette information », regrettent par exemple nos confrères du Républicain à Bamako.
Dans cette affaire il reste une pièce à conviction de taille : l'épave du Boeing, - en partie calcinée, car il été incendié par les trafiquants - repose toujours non loin de Tarkint.
Les enquêteurs maliens ne seront sans doute pas les seuls sur place pour « faire parler » la carlingue. Depuis plusieurs mois des militaires américains, mais aussi européens, travaillent en étroite collaboration avec l'armée malienne, notamment dans le cadre de la lutte contre les islamistes d'al-Qaïda au Maghreb.
Si l'identification de l'avion ne posera sans doute pas de problème majeur, la tâche sera plus difficile pour connaître le ou les commanditaires de cette opération. Pour l'instant le mystère reste entier. Mais pour beaucoup d'observateurs, l'organisation de ce trafic suppose des complicités sur place, dans le nord du Mali, dans une zone grise où, pour rependre l'expression d'un spécialiste, « plusieurs réseaux s'interconnectent », des rebelles, des djihadistes, voire même des militaires en mal d'argent facile.