Le père était le pilier de la Françafrique, le fils prône une rupture idéologique. Pourtant la relation franco-gabonaise ne devrait pas connaître de profonds bouleversements.
Pour cette première visite de travail en France, le président gabonais entend exposer sa nouvelle politique, baptisée politique de l'émergence. Paris sera à l'écoute, prête à réorienter sa coopération vers les domaines prioritaires d'Ali Bongo, à savoir une économie tournée vers les services et la création de valeur ajoutée.
De son côté, Paris entend rallier le Gabon et plus généralement l'Afrique à l'axe franco-brésilien pour le prochain sommet de Copenhague sur le climat. Les responsables français informeront aussi Ali Bongo des positions françaises et européennes sur les grands dossiers internationaux comme l'Iran, l'Irak et l'Afghanistan sachant que le Gabon entrera prochainement au Conseil de sécurité de l'ONU comme membre non permanent.
Les questions de défense seront aussi au menu. Pour l'heure, la France a annoncé qu'elle maintenait un an encore sa base militaire au Gabon, mais aucune décision n'a encore été prise au-delà de 2010. Cette visite se déroulera dans un climat apaisé puisqu'il y a trois semaines la justice française a refusé d'ouvrir une enquête dans le dossier des biens mal acquis. Un contentieux qui depuis 2008 perturbait les relations franco-gabonaises.