Il roulait sur une autoroute allemande, au printemps dernier, au volant d’une belle décapotable quand les billets de 500 euros qu’il avait posés sur la banquette arrière se sont envolés. Une pluie de billets qui a obligé la police à fermer l’autoroute. 23 000 euros, en billet de 500, destinés à payer cash le véhicule qu’il était en train d’essayer. L’argent a été rendu dans sa presque totalité à son propriétaire mais il a dû fournir à la police allemande quelques explications sur l’origine de ces billets car en Europe, désormais, les billets de 500 euros ont mauvaise réputation.
Supprimer ces billets pour lutter contre le blanchiment
Le meilleur moyen de transporter illégalement des millions d’euros reste encore comme cela est raconté dans les vieux films policiers : la mallette pleine de billets. Un attaché-case peut contenir jusqu'à 12 000 billets de 500 euros soit 6 millions d’euros. Les coupures de 500 euros favoriseraient donc la circulation de l’argent sale. Le 11 septembre 2009, une mission d'information de l’Assemblée nationale, composée de députés de tous bords, a présenté une série de mesures pour en finir avec les paradis fiscaux. Mesure phare : la suppression du billet de 500 euros ! Pour les députés français, il ne fait aucun doute que les billets de 500 euros sont devenus, depuis la disparition du billet de 1 000 dollars, la valeur en espèces la plus importante. Celle qui est privilégiée pour le blanchiment d'argent sale. Les parlementaires estiment que la France doit promouvoir la disparition des billets de 500 euros. Encore faut-il savoir où ils se trouvent ?
La Banque d’Italie mène l’enquête
Il y aurait 550 millions de billets de 500 euros en circulation. Cela représente plus d’un tiers des euros en circulation. 20% de ces coupures de 500 euros sont détenues hors de la zone euros et servent de monnaie parallèle ou de réserve de valeurs. Mais les 80 % restants de ces grosses coupures ne circulent pas, ou pas assez, et c’est bien ça le problème. La Banque centrale italienne s’en est émue. Elle a lancé une enquête. Le quotidien italien Corriere Della Sera s’est procuré le rapport de la Banque d’Italie. Il en ressort l’hypothèse d’une captation des coupures de 500 euros par l’économie illégale. Les enquêteurs suggèrent que les Etats membres de la zone euro « considèrent l’hypothèse d’éliminer les grosses coupures qui sont utilisées pour être transportées de manière illicite hors des frontières nationales ». L’enquête démontre notamment une présence plus importante de billets de 500 euros dans les régions frontalières avec la Suisse et San Marino.