Un avion s’écrase au Mali après avoir acheminé de la cocaïne

Selon l'office de l'ONU contre la Drogue et le Crime (ONUDC), des trafiquants sud-américains sont parvenus à acheminer de la cocaïne au Mali, depuis le Venezuela, à bord d'un avion cargo Boeing affrété pour l'occasion. L'avion s'est posé en brousse, sur une piste en terre, et aucune trace de l'équipage et de la cargaison n'a été retrouvée pour le moment. « Il a ensuite voulu décoller et s'est écrasé le 5 novembre », selon le responsable régional de l'ONUDC. Cet évènement vient prouver que les trafiquants de drogue utilisent des moyens de plus en plus importants et de plus en plus sophistiqués.

On connaissait l'axe Venezuela - Guinée Bissau, avec des avions bimoteurs à hélices, traversant l'Atlantique pour déposer des ballots de cocaïne dans l'archipel bissau-guinéen des Bijagos. La méthode était artisanale.

Les trafiquants viennent de passer à une phase pratiquement industrielle. Un vieux Boeing cargo de type 707 ou 727, avec sans doute plusieurs tonnes de cocaïne à bord a traversé l'Atlantique pour se poser entre Gao et Kidal, dans le nord du Mali. Grâce à un faux plan de vol et à une couverture radar quasiment inexistante dans cette zone, l'appareil à pu arriver à destination.

Trafiquants d'armes et de diamants

Selon un spécialiste de l'aéronautique établi en Afrique, ce n'est pas la première fois qu'un avion à réaction, peut-être un Boeing 707 ou un 737, se pose sur une piste en latérite. La méthode est bien connue des trafiquants d'armes et de diamants mais n'avait semble-t-il pas encore été employée à cette échelle par les trafiquants de drogue. La plus grande difficulté, précise cette source, consiste à trouver l'endroit où se poser, mais la chose est facilitée aujourd'hui par l'usage des systèmes de positionnement par satellite, les GPS.

L'avion qui a été retrouvé près de Tarkint venait de loin. Il serait parti du Venezuela, pour venir décharger sa cargaison à 15 kilomètres de Gao. Des vieux Boeing comme celui-ci, il en existent de grandes quantités sur le marché de l'occasion un peu partout dans le monde. Ces appareils « en fin de vie » peuvent se négocier pour près de 100 000 euros. Les trafiquants n'hésitent donc pas à les abandonner, ou à les incendier, une fois que la marchandise a été livrée.

L'appareil dont l'épave calcinée a été retrouvée pouvait, semble-t-il, transporter 10 tonnes de drogue et en l'absence de couverture radar dans cette zone désertique du Nord Mali il a pu se poser sans être repéré. Ce sont à présent les numéros de série (Serial Number) gravés sur les pièces de l'avion qui devraient permettre de remonter jusqu'à son propriétaire.

 

Partager :