Avec notre correspondant à Kaboul, Luc Mathieu
« Les ministres reconnus coupables de corruption devront rembourser et seront envoyés en prison », a prévenu le procureur général Ishak Alako. Jusqu'à maintenant, selon la constitution afghane, les membres du gouvernement ne pouvaient pas être renvoyés devant un tribunal.
Le procureur général a également annoncé la création d'une autre cour spéciale, qui ne sera pas réservée aux ministres. Ishak Alako entend éliminer la corruption d'ici à six mois.
Cet objectif paraît irréalisable. La corruption s'est infiltrée à tous les niveaux de la société afghane, depuis les policiers qui contrôlent les carrefours de la capitale jusqu'à certains membres de l'entourage d'Hamid Karzaï lui-même.
Malgré plusieurs déclarations de circonstance, le président afghan n'a jamais pris jusqu'à aujourd'hui de mesures efficaces. Le bureau chargé de la lutte contre la corruption est sous-financé, ne peut pas mener d'enquêtes, et n'a pas le droit de procéder à des arrestations.