Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
L’ISI, autrement dit les très puissants services de renseignement pakistanais, sont souvent considérés comme un Etat dans l’Etat.
En s’en prenant, vendredi, à des locaux de l’agence de renseignement à Peshawar, les responsables de cette attaque défient ouvertement l’une des institutions les plus puissantes du pays.
L’ISI a longtemps eu une réputation sulfureuse. C’est notamment cette agence, soutenue par les Américains et les Saoudiens, qui a formé les moudjahiddins pour qu’ils aillent se battre contre les Soviétiques en Afghanistan. Plus tard, dans les années 1990, l’ISI a également formé le mouvement des djihadistes pour la reconquête du Cachemire.
Aujourd’hui, New Dehli comme de nombreux pays occidentaux continuent à accuser l’ISI de jouer un double jeu, autrement dit de soutenir officiellement la lutte contre le terrorisme mais de continuer parallèlement à accorder son soutien à certains de ces groupes extrémistes. Pour quelle raison ? Selon certains analystes, le Pakistan voudrait pouvoir maintenir une réserve de combattants à sa disposition en cas de difficultés avec ses voisins afghan et surtout indien avec lesquels les relations sont souvent tendues.