Tunis ne laisse rien passer depuis quelques jours : il y a d'abord eu les propos du maire de Paris faisant état d'une dérive préoccupante en termes de libertés publiques, des mots inhabituels chez un homme politique français, qui de plus, est originaire du pays.
Des mots immédiatement jugés comme étant intempestifs et incongrus. La vexation est telle que cinq élus tunisiens annoncent qu'ils quittent l'association internationale des maires francophones présidée par Bertrand Delanoë.
Toujours prudentes, pour ne pas dire en retrait, sur le dossier les autorités françaises osent dans la foulée faire part de leur préoccupation concernant le sort des militants des droits de l'homme, en référence notamment à Taoufik Ben Brik, un intellectuel mis sous les verrous après la réélection du président Ben Ali le 25 octobre dernier.
Bernard Kouchner, le chef de la diplomatie française, juge pour sa part « inutile » cette arrestation et celles d'autres journalistes. Des termes très diplomatiques taxés d'ingérence inacceptable.
Enfin, la riposte tunisienne vient de prendre, ce mercredi 12 novembre, la forme d'une demande inédite par le biais d'un ex-candidat à la présidentielle proche du pouvoir :
Ahmed Inoubli demande à la France des excuses officielles pour sa politique coloniale. Il se défend d'être instrumentalisé, mais dans le contexte de crispation actuelle entre Tunis et Paris, sa demande tombe à point.