Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas
Il a fallu plus de six ans aux enquêteurs canadiens pour bâtir un dossier judicaire contre Jacques Mungwarere. Un citoyen l’a dénoncé en février 2003 alors que cet homme, aujourd’hui âgé de 37 ans, vivait dans la région de Windsor, dans la province canadienne de l’Ontario.
L’enquête a nécessité près de cinq voyages aux Etats-Unis, au Canada et au Rwanda. Il semble que le gouvernement rwandais ait coopéré avec les policiers canadiens pour retrouver des témoins.
Jacques Mungwarere serait impliqué dans des massacres commis dans la région de Kibuye. C’est dans cette ville à la frontière du Rwanda et du Congo que les génocidaires avaient massacré des milliers de Tutsis réfugiés dans une église.
Le procès du Rwandais devant les tribunaux canadiens doit démarrer le 12 novembre. Il est jugé au Canada en vertu d’une loi condamnant les génocides et les crimes contre l’humanité adoptée en 2000, et utilisée pour la première fois dans le cas de Désiré Munyaneza. Fin octobre, ce dernier a été condamné à la prison à perpétuité. Selon les enquêteurs, il existerait certains liens entre les deux affaires.