Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Ce serait donc un problème de politique intérieure qui expliquerait seul la volte-face d’Omar el-Béchir, un désaccord au sein de la coalition gouvernementale avec l’ancienne rébellion du Sud-Soudan, indique l’agence nationale soudanaise Suna.
L’avion du président soudanais, attendu dimanche soir, a, en effet, été décommandé en dernière minute. Il est donc acquis que celui que la presse locale présentait comme « le criminel el-Béchir », ou encore « le boucher du Darfour », ne rééditera pas son pied de nez à la communauté internationale du printemps dernier, quand il était venu à Istanbul juste après l’annonce de son mandat d’arrêt international.
Ankara a beau ne pas avoir toujours reconnu la Cour pénale internationale et affirmer qu’il ne s’agit pas d’une invitation bilatérale mais d’un sommet d’une organisation mondiale, la prudence semble avoir prévalu du côté turc.
Même si le président Abdullah Gül a repoussé les mises en garde européennes et son Premier ministre Tayyip Erdogan réfuté même les accusations de génocide pour la situation du Darfour, la Turquie, qu’elle soit ou non à l’origine de ce désistement, évite ainsi de se voir qualifier de négationniste, ou simplement de protecteur du chef de l’Etat soudanais.