Avec notre envoyée spéciale à La Haye, Sarah Tisseyre
« Je me répète, et je ne voudrais pas passer pour un disque rayé, mais c’est un mensonge ! ». Voilà ce que disait Charles Taylor, un jour de septembre.
De fait, en dehors du récit détaillé de son évasion d’une prison américaine avec l’aide de la CIA en 1985, l’ancien président libérien n’a pas fait de révélations fracassantes. Il s’est surtout efforcé de nier point par point ce qu’avaient avancé les témoins de l’accusation.
« Non, dit-il en substance, je n’ai pas aidé le RUF ( Le Front révolutionnaire uni) à envahir la Sierra Leone depuis le Liberia en 1991, pas plus que je n’ai aidé à planifier l’attaque rebelle sur Freetown en 1999 ». Charles Taylor dément avoir fourni des armes à la rébellion et reçu des diamants en échange.
« Non », dit-il encore, il n’a pas eu de contrôle sur les leaders du RUF, pas même Sam Bokari. Et l’ex-président libérien dément aussi avoir fait exécuter ce chef rebelle parce qu’il en savait trop. « Je l’aimais comme un fils », précise Taylor.
L’ancien numéro un du Liberia se présente comme un homme de paix. Il assure qu’il a bâti des liens de confiance avec le RUF pour mieux jouer les médiateurs, qu’il l’a fait avec le soutien des pays voisins, qu’il a poussé les rebelles à signer un accord de paix en 1999.
Dès le début de son témoignage, il avait affirmé : « C’est très malheureux que la désinformation et les mensonges de l’accusation m’associent à l’image d’un meurtrier et d’un voleur ».