Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin
La progression fulgurante des investissements et des échanges ne s'est pas démentie depuis dix ans. Pratiquement inexistants en 2000, ces échanges ont atteint plus de 100 milliards de dollars en 2008. Même chose concernant les investissements chinois en Afrique, qui ont été multipliés par dix.
Un appétit chinois pour le continent africain qui provoque interrogations et critiques. En route pour l'Egypte, le Premier ministre Wen Jiabao a pris soin de réaffirmer que la présence chinoise en Afrique n'était pas guidée par la soif de matière première, mais destinée à renforcer la capacité de développement du continent. Un engagement qui devrait se traduire par la signature d'un document sur l'augmentation de l'aide à l'Afrique, la réduction de la dette et l'ouverture du marché chinois aux produits africains.
En attendant, même si Pékin se défend de toute implication politique ou de pillage des réserves minières, on constate tout de même que les échanges sont constitués principalement par des produits pétroliers et miniers, en provenance d'un nombre limité de pays. En retour, la Chine arrose les pays africains de produits à bon marché, et multiplie les prêts pour le financement d'infrastructures.
Une présence qui n'est pas non plus totalement neutre sur le plan politique. En particulier au Soudan et au Zimbabwe, deux pays dont la survie politique des dirigeants doit beaucoup au soutien de Pékin.