Quel avenir pour Mahmoud Abbas ?

Le président palestinien, élu en 2005, a annoncé jeudi qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat lors des élections générales prévues en janvier. Une décision qu'il a qualifiée d'irrévocable. « Ce n'est pas une manoeuvre », a-t-il précisé. Son retrait, qui survient sur fond de blocage du processus de paix israélo-palestinien et aussi sur fond de division entre Palestiniens, signifie-t-il la fin de sa carrière politique ?

Mahmoud Abbas ne devrait pas s'effacer d’un coup de la scène politique palestinienne. Rappelons qu'il a convoqué tout récemment des élections présidentielle et législatives dans les Territoires palestiniens. Elles sont programmées pour le 24 janvier prochain. Mais le Hamas a immédiatement annoncé qu'il n'organiserait pas ce scrutin dans la bande de Gaza dont il a le contrôle. On voit donc mal comment les élections pourraient avoir lieu. Mahmoud Abbas, qui n'a pas parlé de démission jeudi, devrait rester en poste, jusqu'à un horizon inconnu à l'heure actuelle.

Ce qui pourrait commencer dès vendredi, en revanche, c'est une crise de succession au sein de l'Autorité palestinienne comme au sein du Fatah (le parti majoritaire au sein de l'OLP) dont Mahmoud Abbas est un des membres fondateurs aux côtés de Yasser Arafat, auquel il a succédé en

2005.

Pas de justification claire, mais les profondes divisions entre Palestiniens et le blocage du processus de paix peuvent sans doute expliquer la décision de retrait de Mahmoud Abbas. En tout cas, dans son discours jeudi soir, il a vivement critiqué l'attitude d'Israël et aussi celle du Hamas. C'est sous la présidence de Mahmoud Abbas que les islamistes du Hamas ont remporté les élections législatives de 2006 puis ont pris le contrôle de la bande de Gaza l'année suivante. Depuis, la fracture entre les frères ennemis empêche les Palestiniens de faire front.

Du côté du dialogue avec Israël, là aussi, Mahmoud Abbas prend acte du blocage : échec du processus d'Annapolis lancé en 2007 par George Bush et, plus récemment, refus israélien de geler la colonisation malgré les pressions de Barack Obama. Dans son discours, le président palestinien a d'ailleurs aussi critiqué l’administration Obama pour son soutien à Israël.

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