La Suisse hausse le ton face à Tripoli

La Suisse a suspendu mercredi 4 novembre l'accord de normalisation des relations signé en août avec Tripoli pour mettre fin aux tensions diplomatiques nées de l'arrestation à Genève d'un des fils de Mouammar Kadhafi. Deux ressortissants helvétiques sont retenus en Libye depuis juillet 2008. Ils avaient été interpellés en violation du droit international, dans la foulée de l'arrestation en Suisse du fils du numéro 1 libyen. Tripoli refuse obstinément de les libérer.

Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu

Lassée d’attendre la libération de ses deux ressortissants bloqués à Tripoli depuis l’été 2008, la Suisse durcit le ton. Le gouvernement a suspendu l’accord de normalisation des relations avec la Libye conclu en août dernier.
Le document prévoyait outre la libération des deux citoyens suisses, la mise sur pied d’un tribunal d’arbitrage appelé à se prononcer sur le bien fondé de l’interpellation d’Hannibal Kadhafi et de son épouse dans un palace de Genève. Ils étaient accusés d’avoir maltraité deux de leurs domestiques.

Ce crime de lèse majesté a entraîné des représailles économiques, commerciales politiques et humaines de la part du clan Kadhafi. Berne a cru à plusieurs reprises que les difficultés allaient être surmontées. Des excuses officielles ont été présentées à Tripoli où le président Merz s’est entretenu avec le chef de l’Etat libyen.

Mais rien n’y a fait. Au contraire les deux otages ont, depuis lors, été séquestrés en un lieu inconnu, tout droit de visite leur étant refusé.

La Suisse a donc changé de stratégie. La suspension de l’accord s’accompagne d’un blocage des visas des ressortissants libyens dans l’espace Schengen.

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