Le module BOB (Bubbles OBservatory module), embarqué à bord du navire le Suroît pour la campagne océanographique Marmesonet (*) en mer de Marmara, sera immergé à 20 kilomètres du rivage à la hauteur du « segment de faille le plus dangereux aujourd'hui, le seul qui n'ait pas cassé depuis 1766 », rappelle l'Ifremer.
Bob va étudier les gaz, principalement du méthane, piégés dans les sédiments des fonds marins, qui seront expulsés lors du prochain séisme lorsqu'il frappera la région. Mais, précise l'Ifremer « toute la question est de savoir s'il y aura une amorce de dégazage juste avant la rupture », auquel cas cela permettrait d'anticiper le tremblement de terre qui menace Istanbul, une mégalopole de 12 millions d'habitants .
* La campagne Marmesonet, qui fait suite à six missions franco-turques depuis les séismes d'Izmit et de Düzce en 1999, s'inscrit dans le cadre du réseau
Esonet pour observer les fonds marins sur douze sites en Europe.
A cause du risque sismique mais aussi des problèmes de pollution dans la mer de Marmara où stationnent des nombreux navires avant d'emprunter le Bosphore de la Méditerrannée vers la mer Noire, « l'implantation d'observatoires multi-paramètres câblés sera une réalité dans les années à venir », prédit l'Ifremer.
Les observatoires de fond de mer équipés de différents instruments de mesure permettent d'évaluer ou de prévenir les risques naturels, dont les séismes, les tsunamis et l'instabilité des pentes.