La cocaïne reste le « stimulant le plus populaire d’Europe » et la drogue illicite la plus consommée après le cannabis souligne le rapport de l’Observatoire.
13 millions d’Européens en ont sniffé au moins une fois au cours de leur vie (contre 74 millions pour le cannabis), une consommation déjà élevée et qui continue à augmenter. La cocaïne serait sur le point de remplacer les amphétamines et l’ecstasy dans certains pays comme le Royaume-Uni, le Danemark ou l’Espagne. Cette drogue touche des populations très diverses et est responsable de la mort d’au moins 500 personnes en 2007.
A côté de la cocaïne, l’héroïne arrive loin derrière (1,4 millions de consommateurs), mais sa consommation indique une progression préoccupante avec l’apparition de nouveaux adeptes chez les jeunes, « provoquant des problèmes sanitaires et sociaux considérables », selon le président de l’OEDT .Les demandes de traitement pour adeptes de l’héroïne ont ainsi augmenté de 6% ces cinq dernières années.
« Une note plus positive » pour l’OEDT : elle note une baisse continue de la consommation de cannabis, surtout chez les jeunes d’Europe de l’Ouest.
Internet : le nouveau vecteur de tous les dangers
Au-delà de ces constats concernant les drogues « classiques », l’OEDT reconnait qu’il est très difficile de lutter contre les nouvelles drogues de synthèse qui se développent via internet, et qui constituent un phénomène complexe. Il s’agit pour les responsables de l’Observatoire d’un « marché toujours plus complexe » et « en constante mutation », avec des fournisseurs très novateurs qui parviennent à éviter les contrôles anti-drogue en proposant des substituts non réglementés. Ce qui est nouveau avec internet, constate l’Observatoire dans son rapport, c’est « la large gamme des produits explorés, la commercialisation agressive des produits, la désinformation délibérée et la vitesse de réaction du marché contre les mesures de contrôle ». Une innovation et une sophistication du marché qui complique la lutte anti-drogue aux dires de l’OEDT, qui relève que la dernière étape du développement des drogues de synthèse est marquée par l’apparition de cannabinoïdes synthétiques.
Et pourtant, la naissance en 1997 du système européen d’alerte précoce, a permis à ce jour de surveiller environ 90 nouveaux produits.
Des produits qui renaissent sous un autre nom
L’internet est aujourd’hui « une plaque tournante du marché des substances psychoactives et permet aux revendeurs de fournir à un large public des alternatives aux drogues contrôlées », souligne l’OEDT qui a étudié en 2009 plus d’une centaine de boutiques en ligne dans 17 pays d’Europe. Parmi les innovations du marché en ligne, figurent les produits « Spice » vendus sous forme d’encens et surveillés depuis 2008 par l’OEDT. Sur ces emballages « Spice », figurent des plantes et des matières végétales mais des tests récents ont révélé que certains lots contenaient également des cannabinoïdes de synthèse que des usagers pouvaient consommer à leur insu. Certains pays du coup ont interdit la vente de produits de cette marque (Allemagne, France, Estonie) mais très vite des produits de substitution ont jailli sur le net comme « Smoke » ou « Sence », tout aussi nocifs.