Avec notre envoyé spécial à Hua Hin, Arnaud Dubus
C’est la première expérience de l’Asean dans le domaine des droits de l’homme en quarante-deux ans. C’est une expérience qui est relativement timide, car cette commission a des pouvoirs très limités. Elle ne peut pas recevoir de plaintes d’individus des dix Etats membres. Elle ne peut pas faire non plus d’enquête sur des cas précis de violation des droits de l’homme et bien évidemment, elle ne peut pas prendre de sanctions contre les Etats membres.
Sur le papier, cette commission a deux missions : une mission de promotion des droits de l’homme et une mission de protection. Et il est clair que c’est la mission de promotion que les Etats membres veulent mettre en avant.
La marge de manœuvre de la commission est très faible. Car les dix représentants de la commission sont nommés directement par les gouvernements. Certains pays ont fait des efforts, comme la Thaïlande qui a choisi une militante reconnue et expérimentée de la protection des droits de l’homme. Mais les pays autoritaires de l’Asean ont choisi eux, des représentants quasi gouvernementaux, comme le Laos, qui a sélectionné un ancien ministre adjoint des Affaires étrangères et le Cambodge qui a choisi tout simplement le conseiller du Premier ministre, Hun Sen.
Cette commission fait très peur à la Birmanie. La Birmanie, dans le cas de ce sommet de Hua Hin « freine vraiment des quatre fers ». Ce vendredi matin, une rencontre de trente minutes était prévue entre des représentants des organisations gouvernementales des dix Etats membres et les leaders de l’Asean. Mais la Birmanie a refusé d’y participer, en raison de la présence de Khin Ohmar, une militante de la protection des droits de l’homme en Birmanie. La Birmanie fait ainsi preuve de blocage, même si elle a élu un représentant à la commission intergouvernementale