Avec notre envoyée spéciale à Islamabad, Nadia Blétry
La prise de Kotkai est présentée par les militaires comme une progression majeure car il s’agit du village natal du nouveau chef du Mouvement des talibans pakistanais (TTP) mais aussi de Qari Hussain, une autre figure importante de l’organisation connue pour former de jeunes recrues aux attentats-suicide. La victoire annoncée de l’armée reste difficile à vérifier car la zone tribale, interdite aux étrangers, est entièrement quadrillée.
Une chose est sûre en revanche : si Hakimullah Mehsud, le nouveau leader du mouvement des talibans pakistanais, est bien né à Kotkai, il n’y est pas basé. Il opère depuis une autre zone tribale : celle d’Orakzai, plus au Nord.
La prise de Kotkai a donc surtout une valeur symbolique car elle n’implique pas la mise en déroute de personnalités majeures. La conquête du village pourrait en revanche s’avérer utile à l’armée car Kotkai est à la croisée d’une route qui devrait permettre aux militaires de s’enfoncer plus profondément dans la zone tribale.
Depuis le lancement de l’opération, il y a une semaine, les soldats progressent assez lentement. Plusieurs raisons à cela. Le terrain montagneux est extrêmement hostile et les talibans opposent une certaine résistance à l’armée.
Parallèlement à cette offensive terrestre, les attaques aériennes continuent. Les organisations humanitaires se disent très inquiètes et estiment que le nombre de victimes civiles est en forte augmentation.